SPECTRUM ORCHESTRUM – Noziroh
France, 2024, digipack (49:23)
C’est l’heure du troisième album pour le quintet lillois, en activité depuis maintenant plus d’une décennie. Alors que son prédécesseur It’s About Time (2018) proposait une musique totalement improvisée, et donc assez austère au premier abord, Noziroh prend d’une certaine manière la direction inverse. Ce sont en effet des compositions écrites solidement structurées qui sont mises à l’honneur, et si elles sont ponctuées de fréquents chorus de sax ou de guitare assez jazz dans l’esprit (tout comme l’esthétique sonore qui peut évoquer le Miles Davis du début des années 70), elles permettent d’affirmer qu’il s’agit certainement du disque le plus typiquement progressif de son auteur. Trois des six titres sont en effet des épopées à rebondissement d’une dizaine de minutes chacune, riche en contrastes et en thèmes marquants, en crescendos étourdissants et en cassures rythmiques. Entre Guapo, l’École de Canterbury ou le King Crimson cuivré des débuts, la musique déployée par les cinq musiciens du groupe se révèle suffisamment inspirée pour tenir en haleine tout au long de ces cinquante minutes. Une belle réussite pour Spectrum Orchestrum, qui est parvenu à rendre sa musique plus accessible sans perdre son identité… Bravo !
1. Black Math Mazhar (4:24)
2. Ulysses (Sailing The Seventeen Seas) (12:37)
3. Through The Walls (5:56)
4. Cherry Aanalog Texture (3:02)
5. Vaginolox (10:12)
6. L’Horizon A Rebours (13:18)